Ce projet est né du désir de concurrencer le canal de Briare et de donner un essor économique à la région, en reliant la Saône à la Seine, soit Lyon à Paris.

Le tracé a posé question ! De nombreux projets sont présentés au fil des années pour répondre aux problématiques comme comment surmonter les dénivelés avec les contraintes techniques de l’époque et obtenir suffisamment d’eau.

C’est le projet de Joseph Abeille de 1725 qui recueille l’approbation générale. 50 ans sont nécessaires à son financement : En 1773, le Trésor royal décide de prendre en charge la construction du canal sur le versant Yonne et les Etats de Bourgogne celle du versant Saône.

Les travaux débutent en 1775 selon le tracé de l’ingénieur Abeille qui est repris par Chézy et Perronet, inspecteurs généraux des Ponts et Chaussées. En 1779, le projet, jugé trop coûteux et complexe, est réduit à la portion Dijon-Saint-Jean-de-Losne. Suite à l’arrivé de financements et à de nouvelles propositions d’ingénieurs, les travaux reprennent en 1808. Les réalisations, tronçon par tronçon, avancent vite. La réalisation d’un souterrain à Pouilly-en-Auxois, de 5 puis 6 réservoirs et d’une 30e de réseaux hydrauliques (aqueduc, vanne, déversoir, rigole, etc.) résolvent la problématique du point de partage et de l’alimentation en eau. Le canal participe plus généralement d’une gestion de l’eau à l’échelle de l’ensemble du territoire. Il concourt à la régulation des rivières, pour une meilleure exploitation des débits, et au lissage des crues. Le tracé arrive, après une petite interruption de la fin de l’Empire à 1818, jusqu’à Tonnerre en 1832. C’est en 1833, que le canal est entièrement ouvert à la circulation. De nombreux ingénieurs se sont succédés pour réaliser cet ouvrage.

Des améliorations et aménagements sont encore apportés après la réalisation. Les ingénieurs tentent de rendre sa circulation plus facile. À la suite de la loi, dite Freycinet, les sas d’écluse sont allongés entre 1878 et 1882 et les tranchés sont élargies afin de laisser passer les péniches de nouveau gabarit.

Vellars-sur-Ouche ©AM

Le canal aujourd’hui

Aujourd’hui, nous pouvons encore admirer les prouesses techniques liées à cette construction. Le Canal de Bourgogne est ponctué par d’impressionnants ouvrages d’art comme le tunnel de Pouilly-en-Auxois au niveau du bief de partage des eaux, des ponts canaux, 189 écluses afin d’amener les péniches au point le plus haut de son tracé (378 m d’altitude) mais aussi de nombreux ports et une architecture spécifique suivant des modèles. (1860 : 15 ports principaux et 15 moins importants, 143 ponts, 83 aqueducs, 34 prises d’eau, 22 déchargeoirs, 224 maisons, 11 480 bornes.)

Les péniches de fret ont laissé place à la plaisance. L’itinérance douce s’y développe et le Canal est vu à présent comme une destination écotouristique fluviale et fluvestre. Une véloroute sur les chemins de halage permet de joindre Migennes et Dijon. Des loueurs de bateaux proposent différents circuits aux visiteurs curieux qui souhaitent découvrir la région et ses pépites. Outre les grands sites comme l’abbaye de Fontenay, le MuséoParc Alésia ou la Cité de Ducs de Bourgogne, de nombreuses activités (pêche), balades, baignades (réservoirs) et haltes gourmandes sont possibles.

Le canal joue un rôle identitaire fort pour la région et bénéficie d’un afflux touristique important.

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