L’Auxois-Morvan a inspiré de nombreux peintres. Certains choisissent des sujets réalistes, tandis que d’autres, de formation académique, développent des vues de paysage ou d’architecture illustrant le territoire.

Camille Corot (Paris, 1796 – 1875)

Faisant partie des fondateurs de l’Ecole de Barbizon, il est l’un des premiers peintres à travailler en plein air et à observer les changements d’atmosphère. Formé dans des ateliers parisiens avant de voyager en Italie et de parcourir la province française, il dépeint d’après nature de nombreux paysages et quelques portraits familiaux. Jouant avec les touches de couleur et de lumière, il est préfigurateur du mouvement impressionniste. Le musée de Semur-en-Auxois possède trois oeuvres de cet artiste dont le grand père est originaire de Mussy-la-Fosse. Parmi ses oeuvres, il y a le Verger, tableau donné et accroché dit on par Corot lui-même.

Etienne Bouhot (Bard-les-Epoisses, 1780 – Semur-en-Auxois, 1862)

Décorateur après avoir reçu une formation académique, il se spécialiste dans les vues architecturales. De petits personnages vacants à leurs occupations parsèment ses oeuvres emprunts d’une grande minutie et d’une maîtrise parfaite de la perspective. Elles délivrent un précieux témoignage de la vie sous l’Empire et la Restauration. En 1834, il est nommé directeur de l’Ecole de Dessin et de Sculpture de Semur-en-Auxois, à l’origine du musée municipal constitué grâce aux œuvres données par les amis du peintre. L’Ecole forme une main d’oeuvre de qualité qui, avec Viollet-le-Duc, participe à la restauration de la collégiale de Semur.

Camille Bombois (Venarey-Les Laumes, 1883 – Paris, 1970)

Originaire de Venarey-Les Laumes, Camille Bombois suit une carrière en tant que lutteur de foire. Il est ensuite mobilisé dès 1914 et décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire. A Paris en 1919, il décide de se consacrer entièrement à la peinture. Son univers est celui de la couleur, de la campagne et du monde forain. Repéré sur le « marché aux croûtes » de Montmartre, il est reconnu comme l’un des peintres majeurs du mouvement non-académique « naîf » au côté du Douanier Rousseau et de Séraphine Louis.

Ernest Boguet (Fontenay, 1902 – Montbard, 1975)

Il met en valeur le territoire en prenant comme sujet Montbard et les communes alentours. Ernest Boguet  a notamment décoré des églises, comme à Montbard et Touillon, et réalisé de nombreux portraits et paysages de style réaliste. La fresque de l’église Sainte-Urse à Montbard représente deux scènes : le baptème et la confirmation. Il a fait poser en 1943 les habitants de la ville afin de la réaliser. Le trait est doux et les couleurs chaudes pour illustrer ces scènes d’éducation religieuse chrétienne.

Douglas Gorsline (Rochester EU, 1913 – Dijon, 1985)

Le journaliste et peintre américain, Douglas Gorsline, s’est lui aussi déplacé dans la nature avec son chevalet. Ses productions oscillent entre réalisme et cubisme. On peut en effet identifier dans son oeuvre deux périodes : la période américaine marquée par le réalisme et la scène de genre urbaine et la période Bourguignonne inspirée par le cubisme de Duchamp mêlant le mouvement et la déconstruction de l’image. Il transforme dans bon nombre de ses toiles la réalité à l’aide d’un jeu de miroir déformant, jouant sur la lumière et le mouvement. Douglas Gorsline a été envoyé en France par le journal Sports Illustrated en 1963 afin de documenter les sites touristiques bourguignon tels les canaux de Bourgogne ou la Fête de la Bague à Semur-en-Auxois. Tombé amoureux de la région, il s’installe à Bussy-le-Grand. Nombreuses sont ses toiles à représenter les paysages bourguignon. Son héritage se perpétue via un musée inauguré en 1994 par son épouse Marie dans son ancien atelier à Bussy afin de valoriser ses oeuvres.