En Auxois-Morvan de nombreux sculpteurs bénéficient de conditions propices telle que la ressource en matériaux et un environnement inspirant favorisant l’épanouissement de leur talent. Le sous-sol leur fourni de la pierre de bonne qualité utilisée dès l’époque médiévale. Ainsi, art animalier et statuaire académique marquent encore aujourd’hui les paysages locaux.

François Pompon (Saulieu, 1855 – Paris, 1933)

Le sculpteur Pompon, après avoir réalisé des représentations humaines et avoir travaillé auprès de Rodin,  se consacre à partir de 1906 aux animaux qu’il observe dans la campagne bourguignonne ou à la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris. Son œuvre emblématique, l’Ours blanc, grandeur nature, qu’il présente au Salon d’Automne de 1922, lui apporte la célébrité. Son inspiration est liée à son environnement. Originaire de Saulieu, ville dans laquelle il a un atelier, Pompon observe la sculpture romane de la basilique dont l’imagerie se retrouve dans ses œuvres. Son père étant menuisier, il apprend à manier les outils depuis sa tendre enfance. Enterré à Saulieu, il a lui même installé un condor sur sa tombe. Le musée de Saulieu expose aujourd’hui une partie de ses œuvres.

Jean Dampt (Venarey-Les Laumes, 1854 – Dijon, 1945)

Il est remarqué pour ses talents artistiques et devient le protégé de la comtesse de Nansoutry. Ancien élève de l’école des Beaux-Arts de Dijon puis de Paris, le succès arrive rapidement et lui permet de voyager dans toute l’Europe. Ses productions présentent une grande diversification. En effet, ce dernier excelle aussi bien dans le domaine des arts décoratifs que dans la sculpture monumentale. Répondant à ce nombreuses commandes, il réalise notamment la statue de Sainte Reine à Alise-Sainte-Reine, ainsi que des monuments aux morts, comme à Grignon, Semur-en-Auxois ou Venarey-Les Laumes.

Aimé Millet (Paris, 1819 – 1891)

Professeur à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris, maître de François Pompon, Aimé Millet réalise une statue monumentale représentant Vercingétorix sous les traits présumés de Napoléon III. Cette commande de l’empereur est érigée en 1865 sur le Mont Auxois à Alise-Sainte-Reine, site célèbre pour sa bataille entre les troupes de César et de Vercingétorix.

Eugène Guillaume (Montbard, 1822 – Rome, 1905)

Son attirance pour les arts et la sculpture l’oriente vers l’école des Beaux-Arts. Il entre ensuite dans l’atelier du sculpteur Pradier à Paris. Sa créativité et la qualité de son travail sont saluées par sa réussite au grand prix de Rome en 1845. En Italie, le lauréat s’inspire de la mythologie et de l’élégance des sculptures antiques. Promu Chevalier de la légion d’Honneur, il devient professeur puis directeur de l’école des Beaux-Arts de Paris en 1864. Eugène Guillaume travaille sur des monuments parisiens emblématiques (Opéra de Paris, Fontaine Saint-Michel). Comme Dampt et Pompon, il revient exercer sur sa terre natale. Des plâtres préparatoires de ce dernier sont conservés à la Chapelle des Ursulines à Montbard ainsi qu’au musée de Semur-en-Auxois.

Augustin Dumont (Paris, 1801 – 1884)

Il lègue, sous la suggestion du Maire de l’époque Armand Bruzard, une partie de son fond d’atelier au musée de Semur-en-Auxois. Parmi les plâtre, se trouve l’original du Génie de la Liberté de la place de la Bastille à Paris. Il renforce ainsi le rôle de l’Ecole de Dessin et de Sculpture créée en 1833 à Semur-en-Auxois. Ses oeuvres, comme celles de Dampt et Eugène Guillaume sont de style académique et répondent aux commandes officielles du XIXe siècle.

En Auxois-Morvan, art animalier et statuaire académique, répondant aux commandes officielles du XIXe siècle, marquent encore aujourd’hui le paysage.