C’est sous le règne de Louis XIV que de grandes figures de l’Auxois-Morvan nous livrent, à travers œuvres et écrits abondants, un témoignage des mœurs et de la vie au XVIIe siècle.

Roger de Rabutin (Saint-Emiland, 1618 – Autun, 1693)

Ainsi, le Comte de Bussy, Roger de Rabutin est un homme de cour, écrivain de talent et et soldat courageux. A seize ans, il fait sa première campagne militaire et commande un régiment par procuration. Il succède ensuite à son père dans la charge de lieutenant général des armées du roi. Pendant la Fronde, il rallie le jeune roi Louis XIV et reçoit la charge de maître de camp général de la cavalerie légère. Son esprit vif et moqueur au travers de ses railleries et chansons satiriques lui vaut de devenir indésirable à la cour du roi. Son œuvre la plus célèbre, l’Histoire amoureuse des Gaules, composé pour divertir sa maîtresse, la marquise de Montglas, lui coûte un séjour à la Bastille et l’exil sur ses terres du château de Bussy-Rabutin. Espérant durant 16 ans un retour en grâce auprès du roi, il exprime son amertume et sa rancune dans les portraits et devises satiriques ornant son intérieur. Dans une lettre à Mme du Bouchet, il écrit : « Il y a des choses fort amusantes qu’on ne trouve point ailleurs » et décrit l’aménagement des galeries de portrait, de la chambre, la tour dorée…

Marie de Rabutin-Chantal (Paris, 1626 – Grignan, 1696)

La  Marquise de Sévigné, épistolière de renom, est élevée par son oncle qui lui fait donner une bonne éducation. Elle occupe les pensées de son cousin, Roger de Rabutin, mais son coeur s’y refuse. Ils entretiennent néanmoins une abondante correspondance. Ses premières lettres à sa fille, Madame de Grignan, date de 1671 lorsque cette dernière se marie et la quitte pour habiter avec son mari. La marquise lui décrit ses séjours en Auxois en son château de Bourbilly à Vic-de-Chassenay ou au château d’Epoisses où elle partage une certaine intimité avec son hôte, Guillaume de Guitaud. »Cette maison est d’une grandeur et d’une beauté surprenante. M. de Guitaut se divertit fort à la faire ajuster et y dépense bien de l’argent… Nous avons causé à l’infini le maître du logis et moi, c’est-à-dire j’ai eu le mérite de savoir bien écouter. On passerait bien des jours dans cette maison sans s’ennuyer « .« Il y a dans cette maison une grande liberté ; j’y lis, j’y travaille, je me promène; nous causons fort agréablement le maître du logis et moi : je ne sais quel pays nous ne battons point ». » Enfin, j’ai quitté Epoisses mais je n’ai pas quitté encore le maître de ce beau château. Il est venu me conduire jusqu’ici. Il n’y a rien de si aisé que de l’aimer, vous le connaissez ».

Nicolas Perrot (Darcey, 1604 – Canada, 1717)
Bien loin des préoccupations de la cour, Nicolas Perrot, issu d’un milieu modeste et instruit par les Jésuites, part en 1660 explorer la Nouvelle-France. C’est un des premiers Français à échanger avec des tribus amérindiennes et à faire œuvre de diplomatie. Il en profite pour faire du commerce de fourrures et de plomb sans en tirer grand bénéfice.