L’Auxois-Morvan est une terre d’inspiration pour les écrivains et poètes. Au XVIIe siècle, le comte Roger de Rabutin compose L’histoire amoureuse des Gaules à l’origine de son exil à Bussy-le-Grand, alors que sa cousine, la marquise de Sévigné, raconte dans ses lettres ses journées passées au château de Bourbilly et d’Epoisses. Au XIXe et XXe siècle, certains, natifs du territoire, y reviennent, mettant en avant la culture bourguignonne, comme Joachim Durandeau et Henri Vincenot. D’autres, comme André Frénaud et Louis Calaferte, s’y installent profitant de la douceur de vivre.

Joachim Durandeau (Vitteaux, 1835 – Paris, 1915)

Avant de monter à Paris, où il réalise diverses publications pour plusieurs institutions et s’adonne à la politique, Joachim Durandeau envoie des vers aux auteurs célèbres de son temps comme Victor Hugo et Alphonse de Lamartine. Le poète et politicien est de retour dans sa maison natale à Vitteaux en 1888. Fondateur du  journal Le Réveil bourguignon, il publie ses travaux sur l’histoire locale (Vitteaux, Saint-Thibault, Villy-en-Auxois et Massingy-les-Vitteaux,…) , ainsi que ses éditions en patois (les pièces d’Aimé Piron, le théâtre de la Mère folle,…).

Henri Vincenot (Dijon, 1912 – 1985)

Ecrivain, peintre, sculpteur et homme de théâtre, Henri Vincenot passe ses vacances de jeunesse chez ses grands parents à Commarin et Châteauneuf. Après une carrière chez les cheminots puis dans le journalisme, il se lance dans l’écriture. C’est avec ses romans Le Pape des escargots (1972) et La Billebaude (1978), marqué par ses souvenirs d’enfance et son attachement à cette Bourgogne paysanne, qu’il se fait connaître. Après une vie à Paris, il s’installe en 1969 à Commarin, “toit du monde occidental” où il écrit ses ouvrages les plus connus. C’est à La Pourrie, hameau cher à son coeur de Saint-Victor-sur-Ouche, qu’il repose aujourd’hui.

André Frénaud (Montceau-les-Mines, 1907 – Paris, 1993)

Ce poète fraternel et bienveillant envers ses contemporains, mêle dans ses oeuvres le goût du terroir et une quête existentielle. Il commence à écrire en 1938 dans les publications clandestines de la Résistance dirigées par Paul Eluard, sous le pseudonyme de Benjamin Phelisse. Proche du mouvement surréaliste, il réalise les préfaces d’exposition de ses amis peintres, se fait illustrer ses poèmes et perçoit différents prix. Il s’installe ensuite avec son épouse, à Bussy-le-Grand, qui aménage un atelier de reliure.

Alphonse de Lamartine (Macon 1790 – Paris 1869 )

Après la Révolution, il s’engage dans la poésie politique marquée par le progrès, la démocratie et la justice sociale qui lui inspirent Jocelyn ou Les recueillements. Il connait un vif succès et est considéré comme maître du romantisme. Le poète hérite du château de Montculot à Urcy en 1826 “dans les montagnes les plus boisées et les plus sauvages de la haute Bourgogne” (commentaire de l’Automne). Il le revend en 1831. Quelques-unes de ses Méditations, recueil romantique, sont écrites dans ce lieu.

Louis Calaferte (Turin, 1928 – Dijon, 1994)

D’origine Italienne, Louis Calaferte est connu pour ses pièces de théâtre ainsi que ses romans novateurs et révoltés comme Septentrion ou la Mécanique des femmes. Son oeuvre est essentiellement autobiographique. Il s’installe dans les années 80 à Blaisy-Bas où il s’adonne à la création d’objets poétiques et reçoit en 1992 le Grand prix national des lettres.